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Med'Celine
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18 novembre 2019

Origines

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Quand j'étais enfant, je m'imaginais parfois en princesse oubliée. Quelque part sur Terre, un royaume m'avait exilée pour d'obcures raisons. Etais-je un danger public ? Avais-je perpétré quelque crime impardonnable ? Ou une bonne fée m'avait-elle prise sous son aile pour me sauver d'un destin désastreux ?

Je vivais donc dans la douce illusion qu'un beau jour, je retrouverais ma famille perdue, qu'on me couvrirait d'honneurs et que je deviendrais la reine d'un magnifique pays peint couleur licorne. Je ne me distinguais donc pas vraiment de la fillette standard abreuvée aux images de Barbie et de Rémi sans famille... Sortez vos Kleenex, je vous prie !

Certes, j'ai depuis grandi un peu, surtout dans ma tête. J'ai cadenassé mes niaiseries dans un coin du placard, et j'ai avancé un peu dans la vie. Mais sans doute pas suffisamment , étant donnée ma réaction quand mon frère, passionné de généalogie, m'a annoncé vouloir entamer des recherches sur notre lignage côté paternel...

Les étoiles se sont rallumées dans mes yeux. J'allais enfin savoir de qui nous descendions ! Quels illustres personnages se tenaient donc en équilibre sur une de nos branches ? J'ai piaffé d'impatience ! Mais quelques années ont passé. Remonter ainsi le temps ne s'improvise pas.

Et puis un jour, j'ai enfin eu entre les mains un paquet de feuilles enroulées sur elles-mêmes. Je les ai soigneusement dépliées et posées à plat sur un lit. Mes yeux ont fébrilement cherché un miracle. Une particule sur un nom. Un titre de noblesse. Un métier extraordinaire, genre alchimiste ou conseiller d'un roi. Mais rien. Ou plutôt si. Juste ce dont j'aurais pu me douter statistiquement. Des fonctionnaires, des cheminots, des charpentiers, des paysans. Des brodeuses, des mères de famille, une laborantine. Une belle lignée remontée patiemment pas à pas jusqu'en 1600...

A défaut d'avoir une hérédité aérienne et futile, je me suis retrouvée face à de solides racines terriennes. Un ancrage profond, génération après génération, avec des ancêtres laborieux, pétris sans doute du sens du devoir, et dont la vie n'a pas dû être rose bonbon tous les jours. Avoir les pieds sur terre, c'est peut-être cela, le miracle, après tout !

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Commentaires
C
Ton texte est très drôle. <br /> <br /> Et bien écrit comme toujours...<br /> <br /> La généalogie, ça m'a taquiné l'occiput, en un temps, mais ...vraiment trop compliqué, Italie, Irlande...je préfère rester dans l'ignorance de mes racines...C'est grave docteur ? ;-)<br /> <br /> •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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A
Nous avons certainement besoin de nos rêves et de nous maintenir en eux pour nous construire. On a peut-être cette chance d'avoir connu le monde des rêveries. Je ne suis pas de ce temps où l'on flanque entre les mains des marmots des tablettes électroniques destinées à fixer leur regard là-dessus pour les 40 ans (au moins) qui viennent…<br /> <br /> Peut-être entre deux publicités auront-ils quelques instants de cerveau disponible pour lever les yeux vers le plafond, être aveuglé par le blanc de celui-ci parce qu'ils ne verront pas défiler les ombres que le lampadaire de la rue faisait naître au rythme du mouvement du rideau que l'air chaud d'un radiateur à vapeur dessinait pour faire naître les peurs structurantes.<br /> <br /> (Souvenirs personnels au temps où l'énergie ne coûtait rien à gaspiller…)<br /> <br /> <br /> <br /> Mon frère a fait les mêmes recherches remontant sensiblement puisqu'à l'époque que tu évoques. Ma famille est aussi issue de la terre. Pas de noblesse. Pas de curés. Ni personne qui fut fils ou fille d'évêque. Quelle tristesse !
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