Tout va bien...
Pour le moment, ça va.
A part que je ne peux pas avoir de masques de protection à la pharmacie. Mes 50 du stock de l'Etat filent de plus en plus vite, je suis réduite à garder le même toute la journée. Je pense donc à bientôt tester le Sopalin avec du micropore pour le faire tenir façon carnaval vampire. Je pense qu'ils seront aussi efficaces.
A part que j'aimerais bien pouvoir accéder au centre 15 (comme il est préconisé en cas de cas suspect) pour faire tester un patient qui revient d'une zone touchée. Si possible en moins d'une heure, parce que les musiques d'attente au téléphone, ça use, au bout d'un moment. Et pas que les tympans.
A part que quand je réussis enfin à avoir un être humain au bout du fil, façon Robocop qui débite sa liste de questions (et cela, c'est normal), il me dit que "ah ben non, votre patient, il revient de Madrid, ville qui n'est pas sur la sacro-sainte liste des endroits-qui-pourraient-déclencher-la-réalisation-du-fameux-test. Même si techniquement, la moitié des cas qui infectent l'Espagne sont à Madrid. Et que le patient, avec son syndrome-grippal-vachement-trop-évocateur-du méchant-virus, il travaille dans un milieu scolaire. Tu le vois, le tableau ? Du coup, le patient, il ressort bien sûr avec un arrêt de travail bien long comme il faut. Et je termine mes vitupérations par un mot d'encouragement confraternel, quand même. Je n'aimerais pas bosser en cellule de crise en ce moment.
A part que quand j'appelle le médecin biologiste du coin super sympa pour lui demander si son labo le fait, le test (suite à une annonce de je ne sais plus quel ministre, celui de la santé, sans doute, je me mélange un peu), il m'avoue que techniquement, il pourrait le faire. Il y a tout, la côtation est prête, les autorisations, tout ça. Tout, sauf le truc essentiel qui rendrait possible de soulager les urgences : des masques, des lunettes de protection, des surblouses. Les médecins biologistes et les pharmaciens, eux, comptent pour du beurre. Ils sont oubliés de la dotation de l'Etat. Ils peuvent donc essayer le PQ pour se protéger des miasmes. On fera un comparatifs des survivants du match Sopalin/Lotus à la fin de l'épidémie.
A part que quand j'ai voulu faire mes courses ce matin, j'ai failli me faire renverser par des chariots surchargés et je me suis fait klaxonner 3 fois parce que je ne libérais pas ma place assez vite. Le genre humain, un concept parfois désespérant. Et que je vais soigner. Je me servirai peut-être de l'auréole comme protection, parce que bientôt, il ne me restera plus que ça.
A part que ma chaudière m'a lâchée cette semaine, que je me les gèle et que la toilette de chat gant de toilette/bassine, ça réveille mais ça désinfecte pas vraiment comme je voudrais.
A part que j'ai le nez qui pique et que je vais psychoter un peu ce WE.
Pour le moment, ça va, donc.