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Med'Celine
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30 décembre 2019

Avirod

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Vous ai-je déjà parlé d'Avirod, la cité claire aux rivages dentelés ?

Vous ai-je déjà conté les aubes miraculeuses venant baigner ses tuiles d'ocres subtils ? Vous auriez perdu vos mots face aux premiers rayons du soleil, léchant les toits aux pentes douces tournées vers l'Orient avec une timidité de vierge effarouchée avant de leur asséner leur morsure brûlante !

Non, je ne crois pas vous en avoir parlé. J'en aurais conservé la trace, comme à chaque fois qu'elle se rappelle à mon souvenir, à l'insistante manière de l'enfant impatient qui tapote inlassablement la main de sa mère pour attirer son attention.

J'ai vécu des passions si ardentes à l'ombre de ses murs ! J'ai goûté la sueur mêlée de sable quand, ma main dans celle d'un amant, je m'amusais à courir nue dans la nuit câline et ambrée, enfilant les ruelles les unes après les autres sans peur du lendemain. J'ai glissé dans le sang de la révolte lors de sordides manifestations aux revendications ausssi louches que les regards de leurs protagonistes. Je me suis enivrée sans retenue au cul des tonneaux distillant l'armoise. J'ai éparpillé mes sens sur des sols terreux me tatouant le corps de toutes les poussières du monde. Et sans cesse revenait l'amour, le petit, avec ses va-et-vient ordinaires et la valse des partenaires qui mettait mon corps en vrac et me faisait tourner la tête...

Rien de cela ne peut s'oublier. Le coeur ne se dérobe pas aux offrandes d'un corps, même avili. Et l'âge venant, je regarde mon passé dissolu avec la condescendance d'une vieille femme qui pardonne à ses enfants toutes les avanies qu'ils lui ont fait subir. Je me surprends parfois à m'émouvoir encore sur les tortures mentales dont j'étais la proie. Dégoût, nausée, migraines épouvantables succédaient immanquablement aux orgies dont j'étais l'apôtre. Il m'en reste comme un goût amer, une douce mélancolie qui me rappelle que j'étais vivante, à l'époque.

Avirod... Vous ai-je dit que j'y avais été heureuse ?

 

NB : j'ai écrit ce texte il y a quelques années, je l'ai relooké un peu, après être tombée dessus en furetant de page en page... Ces pages que j'ai occultées un jour, et que je redécouvre avec joie parfois. Et puis ça permet de terminer l'année avec un peu de soleil ! Bonnes fêtes à vous !

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Commentaires
P
Les commentaires sont fermés sur le message suivant, je ne sais pas si c'est une erreur de manip ou non. Enfin de toute façon je voulais juste qu'elle était super cette photo, très contemporaine, et que j'aurais adoré la faire.
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A
Ben zut alors ! J'avais laissé un message ! Et ce sagouin de CanalBlog me l'a bouffé !<br /> <br /> Je m'interrogeais sur Avirod, maintenant j'ai la réponse. Je disais aussi que j'avais aimé ce texte, mais je ne sais plus en écrire plus. Je ne retrouve jamais la spontanéité première…<br /> <br /> En tout cas belle année à toi. Et puis retourner à Arirod avec l'expérience que procure la vie, ça doit pas si mal à l'occasion…
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A
Avirod ?? Kézako ??<br /> <br /> En tout cas un pays des désirs, de l'assouvissement et des risques.<br /> <br /> Où l'on trouve le bonheur dans l'audace du vivre.<br /> <br /> Et c'est si merveilleusement évocateur dans la narration.<br /> <br /> Un texte qui fait du bien pour commencer l'année.
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C
Très belle évocation. Ton écriture est magique, Céline.<br /> <br /> J'aime beaucoup ton talent descriptif, j'y suis très sensible.<br /> <br /> Belle fin d'année sous le soleil...<br /> <br /> •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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A
Des fois en fouillant on découvre des merveilles...<br /> <br /> Je prends ça comme une somptueuse carte de vœux, <br /> <br /> l'année qui vient en sera embellie.<br /> <br /> Merci
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